Lady Bush Pilot

Lady Bush Pilot

Pour elle, aucun vol n’est irréalisable

Qui prend l’aviation récréative à cœur, a sans aucun doute déjà entendu parler de Valérie Dereymaeker. Ou de son surnom : Lady Bush Pilot. En la googlisant, on découvrira un trésor d’informations sur cette femme entreprenante. Cliquez sur les liens et faites une escale pour lire les nombreux reportages parus sur cette pilote et son Piper Super Cub PA-18. Ou volez directement sur  www.ladybushpilot.com, où Valérie raconte elle-même avec force détails ses aventures de vol. De l’Australie par l’Afrique jusqu’en Alaska, où un instructeur l’a baptisée du surnom Lady Bush Pilot. Découvrir la brousse avec Valérie !

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Daktari

Maintenant qu’elle a achevé, en mai, sa grande mission africaine – dans un Cessna 182 à Djibouti, s’il vous plaît – on voudrait bien apprendre à connaître cette femme d’affaires éprise d’aventure. Vit-elle la vie dont elle a rêvé comme enfant ? Et quels défis voudrait-elle encore cocher de sa bucket list ?Jeune fille, je suivais les aventures de Daktari à la télé. Cela explique certainement pourquoi l’Afrique m’attire tellement. Voyager était mon premier amour. Ainsi, dans ma jeunesse, j’ai parcouru la Belgique et les Pays-Bas à cheval. Je cherche toujours la sensation de découverte, en totale liberté, sans restrictions (sauf le temps) et le défi de l’aventure. Et voilà, grâce à l’aviation, j’ai pu, et peut toujours, réaliser ce rêve. Vous avez étudié la psychologie et, il y a plus de 20 ans, vous avez commencé à travailler dans le domaine de l’immobilier. Ce n’est qu’en 2012 que vous avez entamé une formation PPL [= private pilote licence]. Rêviez-vous de devenir pilote ?Non, pas directement. Quoique, dans ma famille, il y a plusieurs pilotes et mon instructeur était mon cousin, alors… De toute façon, les aventures et les voyages restent la principale motivation !Si vous aviez encore 18 ans, concrétiseriez-vous votre vie autrement ?Oh, merci, Caroline, que, grâce à vous, je peux refaire ma vie d’adulte ! (rit) Ah, blague à part… Probablement que je ferais carrière dans l’aviation. Mais non, je ne regrette pas ma formation en psychologie ni ma carrière dans l’immobilier, pas du tout !

Seule, mais jamais solitaire

Ce qui pousse une femme de 53 à entreprendre ces voyages aventureux pleins de risques ? Au début, je ne voulais pas voyager seule. J’espérais faire des excursions avec d’autres pilotes récréatifs, en formation, chacun avec son propre avion. Mais, contrairement à ce que je pensais, les pilotes ne sont pas tous aventurier ou globe-trotter…D’accord, je suis privilégiée. Je suis mon propre patron: je fais mon travail quand et où je veux. C’est une liberté inconnue !Je ne regrette pas une seconde d’avoir osé entreprendre le voyage seule, parce que cela m’a permis de rencontrer des gens formidables et de me faire des amis aux quatre coins du monde. J’ai ainsi fait connaissance avec d’autres pilotes passionnés (surtout en Afrique du Sud). Je n’oublierai jamais leur hospitalité généreuse et leur aide précieuse. Et savez-vous, tout le trajet que j’ai parcouru, c’est grâce à mon propre mérite. Et j’en suis tellement fière !

Air crash ! (Ouf, à peine évité …)

Quel a été le moment le plus angoissant de votre carrière de pilote ?Il y a quelques années, nous volions en groupe près du Lac de Constance. Comme j’avais l’avion le plus lent, j’avais perdu mes collègues de vue. En apercevant tout à coup un autre avion devant moi, j’ai supposé que j’étais en train de les rejoindre. Cet avion devenant toujours plus grand, j’ai cru qu’il m’attendait, surtout parce que nous volions dans une zone contrôlée. Jusqu’à ce que je me rende compte que l’autre avion s’approchait à ma hauteur en sens inverse ! J’ai pu éviter, in extremis, une collision !Avez-vous aussi exécuté des manœuvres dont vous vous êtes rendue compte par après qu’elles avaient été irresponsables ?Oui, décoller en cas de vent variable et de coups de vent, et de temps en temps avec un vent arrière… pas une sinécure !De quelle destination gardez-vous les meilleurs souvenirs ?Ah, de l’Afrique du Sud ! Et d’Israël, où j’ai volé à une hauteur négative, sous le niveau de la mer, à moins 1250 pieds !Y a-t-il aussi des lieux où vous ne voulez (ou n’osez) plus voler ?En Serbie, parce que j’y été accueillie d’une façon tout sauf aimable et le carburant y est incroyablement cher. Et en Turquie, parce que l’administration y est indéchiffrable.Qui vous a aidée lors des préparations de votre voyage en Afrique ?  Et quelles personnes ont été indispensables pour accomplir ce voyage ?J’ai tout préparé seule : les autorisations de voler et d’atterrir, les Avgas, les hôtels, les contacts au sol,… Pour le Nigéria, j’ai fait appel à un service de manutention, ainsi que, évidemment, pour les pays où cela est obligatoire, comme l’Espagne.Tout aspect de mon voyage a été minutieusement préparé. Je dis toujours : « Voyage bien préparé est à demi volé » Et en cas de la moindre fatigue ou du moindre doute, mon ami Philippe n’était qu’à un coup de téléphone de distance pour un mot d’encouragement. Un soutien bienvenu !

Une fois que j’ai eu dépassé la Guinée équatoriale, l’assistance de Luc Trullemans a été extrêmement utile. Il est vrai que ses prévisions météorologiques m’ont souvent causé du stress, surtout dans les pays connus pour leur mauvaise visibilité ou pour leur vent souvent défavorable, comme en Mauritanie et au Maroc. Dans ce dernier pays, Luc m’a dirigée à la meilleure hauteur où le vent était alors plus favorable.Et bien sûr, je ne peux pas oublier : le soutien de mes amis et d’autres pilotes vaut de l’or !

Madame avec un plan

Combien d’heures de vol avez-vous déjà dans votre carnet de vol ?

Dat moeten er ongeveer 850 zijn.

Pouvez-vous chiffrer le budget que vous consacrez chaque année à votre hobby inhabituel et surtout coûteux ?J’y ai renoncé il y a longtemps, vous savez ! (Valérie cligne de l’œil) Ce que les yeux ne voient pas, ne fait pas mal au cœur… Et on ne compte pas ce que l’on aime, n’est-ce pas ?Il est comment votre prochain défi ? Y a-t-il déjà des plans concrets ?Un nouveau grand voyage, mais, euh, ma superstition m’empêche d’en dévoiler quelque chose… J’y travaille ! Je voudrais partir en 2020…Et que peut-on vous souhaiter encore ?Un temps de vol parfait !

Auteur: Caroline Ostyn