C’est en uniforme de steward de la Sabena qu’en février dernier, Dieter Schuttyzer (42), alias The Flying Sabenien, est apparu dans le programme télé Stukken van Mensen à la chaîne Play 4. Le collectionneur y a mis en vente un service 48 pièces, utilisé en première classe pendant les années de gloire de la Sabena. Grâce à son offre de 575 euros, la galeriste anversoise Sofie Van de Velde a soufflé les porcelaines au nez des autres collectionneurs d’objets d’art. L’antiquaire Paul De Grande aurait même déboursé jusqu’à 1000 euros pour le service !
Le service mis en vente dans le programme Stukken van Mensen.
Dieter est passionné, même obsédé si l’on regarde sa collection de plus de 40.000 objets. Il achète et chérit tout ce qui a à voir avec la Sabena. Enfant, il rêvait d’être steward auprès de la compagnie aérienne. Deux fois, il a tenté le coup, mais en vain. Lorsque la Sabena a fait faillite en 2001, il a dû renoncer pour toujours à ses rêves. De cette faillite est née l’intention chez Dieter de maintenir en vie l’icône de l’aviation belge. Il s’est mis à collectionner tout ce qui a à voir avec la compagnie. Des timbres et salières poivrières à un capot d’un moteur jumbo. Sa collection lui permet facilement de reconstruire, jusque dans le moindre détail, l’intérieur complet d’une cabine Sabena. En tenues originales soignées, Dieter et son équipage peuvent flâner dans le couloir. En effet, les uniformes des pilotes, les tailleurs des hôtesses et les costumes des stewards font aussi partie de sa collection. Il a même pu se procurer des bagues en or que reçoivent les pilotes ayant 25 ans de service.
Entouré de tous ces objets de la Sabena, Dieter habite avec sa mère à Lede. Dans chaque coin de la maison, on découvre un objet de collection de valeur. « Un partenaire et mon hobby, c’est difficile à combiner, car la plupart des hommes prennent peur lorsqu’ils m’entendent parler de ma collection, » rit-il. « Tout ce que j’ai gagné dans ma vie, je l’ai investi dans ma collection. On dit parfois qu’un enfant coûte une maison. Eh bien, vu ma collection Sabena, j’ai apparemment investi dans quelques enfants à travers les années. »
Les curiosités Sabena font rêver Dieter.
Si j’étais né dans les années 50
Avec mélancolie, Dieter se replonge dans l’âge d’or de la Sabena. « Si j’étais né dans les années cinquante, » rêvasse-t-il. « J’aurais tant aimé vivre ces temps, lorsque voler était encore exclusif, le dîner à bord était servi sur des porcelaines selon l’étiquette sabénienne. L’époque où les pilotes et les hôtesses de l’air étaient encore fort estimés. »
Depuis le 9/11, le monde a changé et l’aviation surtout a pris un autre élan. Heureusement que Dieter peut de temps en temps échapper au monde présent. Lorsqu’il se retrouve entouré de ses objets, lorsqu’il lit les Sabena Revues et pense aux histoires des ex-Sabéniens, il se croit pour quelques instants de retour dans les années 50.
Lorsque le dîner à bord était encore servi sur des porcelaines selon l’étiquette sabénienne. De : Revue des années 70
Des yeux brillants
Chaque jour, sa collection Sabena lui apporte de la joie de vivre. Il participe fidèlement à des meetings aériens en Belgique pour échanger ou vendre des objets (qu’il a en double), pendant qu’il parle passionnément de son hobby aux visiteurs. Dans l’esprit de maintenir en vie la grandeur belge de l’époque, Dieter conclut fièrement : « Je continuerai à partager ma collection avec tous ceux qui s’y intéressent, qu’ils soient antiquaires dans un programme télé, collectionneurs dans des foires ou visiteurs de mon site web. L’intérêt pour la Sabena vient des quatre coins du monde. Tant que je me trouve sur ce globe, la Sabena ne se perdra pas ! »
Cherchez-vous un objet de collection chouette ou des curiosités Sabena, surfez alors sur le site web de Dieter : www.theflyingsabenien.be.
Texte : CO
Photos : archives Sabena / Sarah Van Looy / SBS6
