« Je n’ai pas obtenu ma licence de vol pour voler autour du clocher de l’église », une pensée que l’on entend assez souvent chez les pilotes amateurs. Une ferme intention qui, malheureusement, reste souvent sans suite. Admettez-le, si on veut faire un petit vol pendant le week-end, il faut déjà disposer de beaucoup de temps libre. En plus, il faut que la météo belge soit aussi favorable…
Après les FlyAdvisors courts que nous avons déjà volés dans nos rares moments de loisir, nous avons décidé de faire une plus longue excursion en juillet. Et comme cette année, en juillet, l’été a été synonyme de beau temps et les vacances synonyme de moments de loisirs supplémentaires, ces vacances d’été ont été le moment idéal pour rédiger un FlyAdvisor Royal à destination de la Pologne.
Julie Zabek, une Belge de 20 ans, d’origine polonaise, avec un accent gantois, nous accompagnera et nous guidera à travers (une partie de) sa patrie. Nous partons vers 10 h 30 depuis l’aéroport d’Ursel (EBUL) à bord du OO-IFR, un Piper Archer II. Lors du vol, Julie est très attentive, parce qu’elle aussi caresse le projet d’obtenir bientôt sa licence PPL.
Nous nous sommes soigneusement préparés. Nous dessinons notre navigation en détail. À cet effet, nous utilisons la carte des Pays-Bas (1:500 000), laquelle nous servira à la navigation jusqu’à Borkenberge. Pour préparer les autres segments, nous optons pour la carte AirMillion de l’Europe centrale et pour la carte aéronautique de la Pologne. Notre iPad avec Skydemon nous sert aussi de soutien. Nous appelons aussi les aéroports pour annoncer notre visite et pour demander si nous pourrons y faire le plein. Quatre personnes à bord et encore 1 300 km à voler. Notre weight & balance indique tout de suite que nos bagages devront être limités. Pas évident avec des femmes qui demandent s’il est permis d’apporter une petite valise supplémentaire.
Après le take-off à Ursel, nous faisons tout de suite route vers la Zélande. D’abord, la couche de nuages nous oblige à rester à 1400 ft. Un peu plus tard, le plafond augmente. Un virage à droite au-dessus de la balise ADF (STD) pour voler entre les CTR de Rotterdam et de Woensdrecht en direction de l’Allemagne. La rivière reliant Dordrecht à Nimègue est plus au moins notre point de repère. Comme c’est le week-end et que les différentes zones d’entraînement militaires ne sont donc pas actives, notre vol est un peu plus simple. Nous atteignons l’Allemagne et nous changeons Amsterdam Information pour Langen Info. Une fois traversé la frontière, il nous prend vingt minutes pour atteindre EDLB. Cet aéroport a une belle piste asphaltée de 875 m de long et nous profitons de l’occasion de faire le plein à un bon prix pour pouvoir poursuivre notre route vers Magdebourg. Après une brève pause sanitaire et un petit café dans la cafétaria locale, nous sommes prêts à repartir.
À 12:00L, la faim commençant à se faire sentir, nous décollons pour notre destination suivante, EDBM. Via TripAdvisor, nous avons découvert un bon restaurant italien à cette destination et c’est pourquoi nous remettons notre déjeuner jusque là. La météo, l’un de nos soucis les plus importants lors de notre planification de ce FlyAdvisor, nous est encore toujours favorable. Nous volons d’abord vers le VOR de Hamm (HMM). Nous volons tranquillement à 4200 ft vers notre destination suivante. Grâce au vent arrière, nous atteignons même une vitesse au sol de 140 kts. Après un vol d’une heure et demie, nous repérons l’aéroport qui se trouve au sud de la ville et qui peut être facilement trouvé grâce à sa longue piste de 1800 m. Mis à part notre petit avion et quelques ULM dans le circuit, il n’y a presque pas d’animation. Les températures élevées des derniers jours y sont certainement pour quelque chose.
Après l’atterrissage et le ravitaillement, nous nous rendons tout de suite à la terrasse du PapaRazzi. Ce restaurant nous propose une carte variée, bien que nous choisissions quand même un lunch rapide : une salade de tomates à la mozzarella et une pizza.
Julie appelle son papa Marek qui nous attend en Pologne. Vers 18L, nous atterrirons à l’aéroport de Zielonej Gory (EPZP).
Lors de notre troisième et dernier segment, une question importante surgit dans le cockpit. Après avoir volé une dizaine de minutes en direction de la balise VOR (KLF), nous remarquons un point extrêmement réfléchissant à l’horizon. Une fois que nous nous sommes approchés, nous voyons une grande coupole qui n’est pas indiquée sur notre carte (1:1 000 000). À travers nos casques, nous commençons à deviner. Des différentes possibilités sont suggérées : une mosquée ou un stade peut-être ?
Rien de cela. Les recherches nous apprennent que le hangar appartenait à l’entreprise Cargolifter. Jusqu’en 2002, cette coupole a hébergé son dirigeable. Depuis lors, elle abrite un parc aquatique, le plus grand parc aquatique couvert du monde!
Nous poursuivons notre route et traversons la frontière polonaise. Le contrôleur est étonné en entendant tout à coup parler anglais dans son espace aérien.
Un peu plus tard, nous volons juste au-dessus de l’aéroport, mais mis à part le père de Julie qui nous salue de la main depuis le parking, il n’y a personne. En appelant l’aéroport après l’atterrissage, nous avons vite compris que le stress et la pression du travail y sont moins connus que chez nous. « No problem, you can park and stay here. You pay tomorrow when you come back », fait-on nous savoir de l’autre côté du téléphone.
Lors d’un soleil couchant, nous voyons briller quatre Antonov. Ils sont sans aucun doute les accroches de ce petit aéroport.
Près de l’aéroport, il y a un restaurant et même un hôtel (www.aeroplan-hotel.pl). Un aéroport idéal à choisir donc pour une escale lors d’un tour avec votre avion privé en Pologne. Comme nous sommes invités chez Marek qui est d’origine polonaise et travaille comme promoteur immobilier, nous nous rendons tout de suite à la ville. Après le dîner au Winiarnia Bachus, un restaurant local, nous nous faisons enregistrer à la réception de l’hôtel (www.rubenhotel.pl). Pour les hommes, la soirée s’achève à la façon d’Europe de l’Est par un bon Mad dog : de la vodka, du tabasco et de la liqueur aux cerises. Alléluia !
Les deux prochains jours, nous explorerons la région. Nous visitons plusieurs projets immobiliers en chantier et entre-temps, nous faisons du pédalo, visitons le château de Lubuskie et déjeunons près du vaste lac. Accompagnés de deux femmes, nous ne pouvons (malheureusement) pas échapper à la grande galerie commerciale.
Le promoteur immobilier est aussi actif à Karpacz, un petit village juste devant les montagnes, à une petite heure de vol de notre logement actuel. En principe, nous pourrions y aller en voiture, mais après une journée au sol, nous optons quand même pour l’espace aérien. En Pologne, il y a de nombreux petits aéroports. Jelenia Gora, à 18 km à peine de Karpacz, en a aussi un. Comme la piste d’atterrissage n’y est que 610 mètres de long, nous décidons de donner nos bagages – certainement maintenant, après le shopping – avec la voiture. Du poids supplémentaire, on ne veut absolument pas.
Cette petite ville est une destination populaire pour les amateurs des sports d’hiver. Cela se reflète immédiatement dans l’offre des boutiques locales : des combinaisons de ski, des vêtements d’hiver, des souvenirs… On ne peut pas y dépenser beaucoup d’argent en été. Le prix d’une nuitée à l’hôtel luxueux Palace Margot Spa, où nous passerons la nuit, est aussi très raisonnable. Pour une chambre avec petit-déjeuner, on paie environ € 65.
La Pologne a été une véritable surprise pour nous. Nous avons dû changer totalement l’image de ce pays que nous avions avant notre départ. Nous avons apprécié l’hospitalité, les nombreux monuments historiques et la nature magnifique. Après la Finlande, la Pologne a le plus grand nombre de lacs en Europe. On peut y pratiquer toutes sortes de sports nautiques. Pour jouer cet atout des lacs, le promoteur immobilier lance actuellement Floating Houses, un projet avec des maisons sur l’eau.
La cuisine polonaise est délicieuse, parfaitement épicée et surtout copieuse. Les spécialités que l’on y sert sont XXL.
Une chose est sûre : la Pologne a un goût de revenez-y.
Après un bon petit-déjeuner, nous dessinons notre vol retour. Comme l’aéroport d’Ursel est fermé pendant la semaine, Courtrai sera notre destination. Nous disons adieu à Marek. Julie reste aussi en Pologne pour faire l’administration des projets immobiliers de son père et pour organiser sa formation PPL à Varsovie.
Notre vol retour est identique à notre vol aller. Mais cette-fois-ci, comme le vent nous est moins favorable, nous volerons presque six heures, une heure de plus environ que pour le vol aller.
Fin de belles vacances et d’un vol magnifique !
