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Le F-35 : le choix est fait

Pendant 40 années, les F-16 légendaires ont démontré leur supériorité en l’air. Comme successeur on a opté pour le F-35 américain, un bel exemple de la technologie de pointe, tourné vers l’avenir, et donc, un successeur digne. Tout compte fait, la décision a été prise sans encombre. Mis à part quelques débats non pertinents au Parlement, on a finalement donné priorité à la technologie et à une orientation vers l’avenir.

Jean de Moraes - BiMS Industrial Expert - Security & Defense
Jean de Moraes – BiMS Industrial Expert – Security & Defense

Cette procédure n’a pas été anormale. Tout d’abord, le cahier des charges  a été publié sur le site web de la Défense : pas de lecture à lire un dimanche matin avec les petits pains et le café. Néanmoins,  sur le plan de la transparence, une primeur pour un projet de telle ampleur et decomplexité technique.

En plus, la BSDI (Belgian Security & Defense Industry) a pris l’initiative d’inviter les trois autres fédérations professionnelles (FLAG, BAG et EWA) à l’Aeronautical Working Group pour donner aux différents proposants suffisamment de possibilités de commenter leurs propositions en toute transparence. Outre l’industrie en question, presque tout le monde y était le bienvenu. Une innovation qui a rendu le dossier transparent, sur le plan technique et fonctionnel, pour tous les joueurs.

On a souvent posé la question pourquoi, au nom du ciel, l’Europe n’est pas capable de développer un chasseur moderne. Soyons clairs, nos ingénieurs et notre industrie sont pour le moins équivalents à leurs collègues d’autres pays. Seulement, le développement de tels appareils demande grosso modo 20 années avec l’obligation d’être le meilleur sur tous les points à l’arrivée. De plus, il faut être sûr de débouchés suffisants avant d’investir les milliards nécessaires. Sinon, les actionnaires perdraient des tonnes d’argent et l’histoire s’arrêterait.

F35
F35

Si l’on ne peut pas répondre aux exigences d’un marché compétitif et de haute technologie, les autres passeront plus rapidement à l’action. C’est comme ça que ça marche.

Le projet Eurofighter était une bonne tentative à l’époque. Malheureusement, il y a rapidement eu des désaccords entre les Français et les Britanniques, de sorte que la France a finalement quitté le navire. Cela a donné lieu au développement d’un appareil français, le Rafale, par Dassault.

Pour éviter tout malentendu, Dassault n’a pas participé à la compétition pour remplacer le F-16. Entre-temps, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, ont décidé de faire construire ensemble un nouvel avion de combat européen. La première ministre britannique, Theresa May, elle aussi a mis au jour un nouvel avion de combat, le Tempest, un projet auquel participeront les entreprises britanniques BAE Systems et Rolls-Royce, l’entreprise italienne Leonardo et le producteur de missiles européen MBDA.

On peut donc s’attendre à ce que les trois chasseurs européens engagent le combat : le constructeur suédois SAAB, l’initiative franco-allemande et le projet italo-britannique. Quant à une normalisation européenne : félicitations et bonne chance pour une défense européenne cohérente. Rendez-vous donc vers 2050 !

Source: RateOne édition 07