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Niky Terzakis, CEO d’Air Belgium

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Quasi né dans un vol de la Sabena entre la Belgique et le Congo, Niky Terzakis a un lien forcément particulier avec l’aviation. Il y a deux ans, cet ancien patron de TNT Airways lançait l’idée d’une nouvelle compagnie aérienne belge. En juin dernier, le premier vol d’Air Belgium décollait de Charleroi à destination de Hong-Kong. Un pas de plus dans l’aventure initiée par ce touche-à-tout aussi cosmopolite qu’attaché à la Belgique. Et si cela engendre beaucoup de stress, d’efforts et de travail, l’homme de 57 ans reste passionné comme au premier jour.

Niky terzakis ceo van air belgium

Fonder et diriger votre propre compagnie aérienne, un rêve d’enfant ?

Je rêvais de devenir pilote et d’évoluer dans l’aviation, pas spécialement de fonder et diriger une compagnie. Je suis devenu pilote et j’ai une bonne expérience, mais je n’aurais pu simplement me limiter à voler. La gestion d’une exploitation aérienne m’a toujours passionné. C’est un domaine complexe, changeant et surtout fascinant. Piloter est pour moi un superbe moment et à chaque fois une sorte de récompense. 

Quel est votre parcours éducatif ?

Il est bien hétéroclite. La voile étant mon hobby, je me suis d’abord orienté vers la marine marchande, ensuite le commerce, l’aviation et la logistique… Bref, grand touche-à-tout, j’ai toujours entrepris les choses avec passion et quand celle-ci s’estompait, je passais à autre chose.

Et comment êtes-vous devenu patron d’Air Belgium ?

J’ai beaucoup observé le secteur, fait des rencontres, échangé des idées et j’avais surtout envie de faire quelque chose pour mon pays et ma région. J’ai fait beaucoup de recherches et d’analyses et une fois convaincu, je suis parti au front !

Quel est votre quotidien ?

Au risque de vous décevoir, la gestion quotidienne d’une compagnie n’est pas très glamour. Il y a beaucoup de réunions et de stress. Chaque jour a son lot de nouveaux problèmes auxquels il faut apporter des solutions. On est disponible de corps ou d’esprit à H24. On ne doit surtout pas avoir la tête dans les nuages, mais les pieds bien ancrés sur le plancher des vaches. Malgré cela, le fait de voir nos avions décoller et traverser la planète avec un équipage heureux et des clients satisfaits de découvrir nos services représente une grande fierté et de la satisfaction, autant pour moi que pour tout le personnel.

Vu le contexte compliqué chez Ryanair ou Brussels Airlines, lancer Air Belgium est un projet un peu fou, non ?!

Pour beaucoup, ça l’est sans doute. Je ne me considère heureusement pas comme fou (il sourit), mais sans doute ambitieux pour la collectivité que nous représentons. La peur n’évite pas le danger. Si on veut avancer et réaliser des choses dans sa vie, il faut entreprendre. Je ne pense pas non plus que mes collaborateurs soient fous, et pourtant ils ont rejoint Air Belgium pour le projet, pas pour le confort ou l’argent.

Vous vous définissez comme polyvalent, énergique, avec un sens de l’innovation et du commerce. Il y a de la belgitude derrière tout ça…

Absolument ! J’ai beau être né d’un père grec et d’une mère belge, j’aime la Belgique ! Bien que fier de mes racines grecques, je me sens bien belge. La Belgique est capable du meilleur. Les Belges sont fort appréciés à l’étranger, en particulier pour leur belgitude. J’ai toujours du mal à comprendre le défaitisme de certains vis-à-vis de notre pays alors qu’il y a pléthore de gens compétents qui, tous les jours à travers le monde, défendent et vendent avec fierté son savoir-faire et sa qualité.

En quoi était-ce important de donner cette belgitude à Air Belgium ?

Par le biais de son exploitation, une compagnie aérienne représente un lien physique et de représentation fort avec d’autres nations. C’est également l’une des premières vitrines d’un pays. Nous sommes une compagnie aérienne belge et, dès lors, il est évident que notre image et notre service se doivent de refléter notre pavillon.

Selon vous, la Belgique manque de représentation dans le domaine aérien. Pourquoi ?

La Belgique est l’hôte des institutions européennes, coincée entre de grandes nations, et n’est simplement pas suffisamment desservie en termes de liaisons aériennes au-delà des frontières de l’UE. Dans le monde, les grandes places économiques modernes sont bien connectées par les airs. Notre pays doit l’être tout autant pour montrer toutes ses qualités.

De quoi rêvez-vous pour Air Belgium ?

D’une compagnie reconnue et appréciée pour sa qualité de service, sa fiabilité et son efficience. Je rêve qu’elle propage une image positive et d’avenir de la Belgique et de ses habitants.

Propos recueillis par Michaël Lesent

Source: RateOne édition 05